Un travailleur social addictologue ?

Le travail social en addictologie, que je pratique*, est une spécialité peu connue et répandue en France ; bien plus outre-atlantique et jusqu’à nos voisins suisses.

La suite de cet article est une traduction issue de “Start an Addiction Social Work Career”.

Tour d’horizon

Les travailleurs sociaux addictologues sont spécialisés dans l’aide à la résolution de comportements addictifs associés à des drogues ou autres stimuli menant à des conséquences délétères. Ils apportent un soutien et des conseils aux familles de personnes addicts, développent des plans d’aide, conseillent les patients en séances individuelles et collectives, et effectuent des évaluations de ceux-ci.

Les fonctions d’un travailleur social addictologue peuvent varier quelque peu, mais la plupart sont missionnés en tant que membre majeur d’une équipe pluridisciplinaire de spécialistes qui travaillent ensemble pour apporter le bon plan d’aide.

Tandis que la plupart des gens identifient les médicaments et l’alcool comme étant les sources les plus communes d’addiction, il y a un large panel de drogues et addictions comportementales reconnues et prises en charge par les travailleurs sociaux addictologues. Ci-dessous, une courte liste de quelques unes des drogues et activités qui peuvent engendrer un comportement compulsif et une dépendance :

Travailleur social addictologue adolescents jeunes adultes hommes femmes drogues addictions - copyright Oussama Refas photograph_ouss - Cabinet Social - Stéphanie Ladel
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Pornodépendance : stratégies des conjointes

De la notion d’hypersexualité à celle d’addiction sexuelle, un pas a été franchi dans la compréhension de ce qui se vit pour les personnes ayant perdu le contrôle de leur usage du sexe.

L’étude « Pornodépendance – Stratégies des Conjointes » s’arrête sur la situation des consommateurs de pornographie addicts à cette pratique, et sur l’impact qu’a celle-ci sur leur conjugalité, qu’ils soient célibataires ou en couple.

Puis elle plonge dans l’univers des conjointes sachantes de pornodépendants, afin de dégager les stratégies qu’elles emploient, pour un mieux-être personnel et/ou pour aider à la rémission du trouble de leur conjoint. Continuer de lire

Aider une personne à sortir de la drogue

Les pièges à éviter
Les stratégies à adopter

Comment aider une personne qui souffre d’une addiction :
– à une substance (tabac, alcool, médicaments, stupéfiants,…)
– ou à un comportement (jeux d’argent, sexe, sport, travail, achats, jeux vidéo,…) ?

1. Repérer où en est cette personne

Cette première analyse est cruciale, car trop souvent l’entourage voudrait aider cette personne « en décalé », ce qui est totalement inopérant.

– Nie-t-elle avoir un problème avec ce que vous constatez objectivement agir sur elle comme une drogue ? Elle est alors au stade du déni, de loin le stade regroupant le plus de personnes ayant un trouble de l’usage d’une substance ou d’un comportement. Elle ne se soucie pas de sa dépendance, qu’elle ne considère pas être un problème.

– Reconnait-elle ce problème, sans pour autant avoir pour ambition de s’en extirper ? Elle est en phase de prise de conscience. Cela lui permet de connaître plus ou moins précisément son état, de comprendre pourquoi on s’inquiète pour elle, et de faire des choix avec plus ou moins de clarté.

– Est-elle engagée dans un processus de réduction ou d’arrêt de cette drogue ? En ce cas elle est en période de sevrage, c’est-à-dire dans une période de recherche de nouvel équilibre, notamment cérébral et corporel, sans ce produit ou ce comportement qui avait pris une place majeure.

– Ou bien a-t-elle besoin de garder ses distances avec cette addiction, dans la persistance, après avoir réussi à contenir sa consommation à ce qu’elle estime correct, ou même à la faire sortir de sa vie ?

Sortie de l'addiction - schéma iceberg - drogues avec ou sans substances - déni, prise de conscience, sevrage, persistance - Cabinet Social, Stéphanie LADEL

2. En déduire ce qu’il faut faire, et ne pas faire

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Quand arrêteras-tu de regarder des films pornographiques ?

Un internaute a découvert mon activité (accompagnement de pornodépendants et/ou de leurs proches) en faisant la recherche suivante sur Google : “quand arrêteras-tu de regarder des films pornographiques ?”. Quelle détresse il devait ressentir pour se mettre à tutoyer son moteur de recherche !

Je suis Stéphanie LADEL, Consultante Sociale titulaire d’un Diplôme d’Etat et d’un Diplôme Inter-Universitaire en Addictologie ; et cet article se veut être un condensé de réponses aux questions qui me sont fréquemment posées par les conjoints de pornodépendants

Pornodépendance - arrêter de regarder des films pornographiques - Cabinet Social Stéphanie LADEL

Quand arrêtera-t-il ?

La très grande majorité des personnes « accrocs » aux films pornos sont des hommes. Quand arrêteront-ils ? Quand ils prendront le dessus sur ce besoin obsédant, comparable à la prise d’une drogue ou d’alcool pour d’autres. Car regarder des films X et se masturber de manière compulsive, voire rechercher des relations extra-conjugales virtuelles ou réelles de type pornographique, est pour certains une dépendance, au même titre que la toxicomanie ou l’alcoolisme.

Forme récente d’addiction, mal connue et particulièrement taboue, la cyberaddiction sexuelle est une découverte attrayante devenue un monstre dévorant leurs pensées, orientant leurs actes et détruisant leur vie sociale. Arrêter, c’est donc sortir victorieux d’une lutte difficile, demandant beaucoup de volonté, et parfois beaucoup de temps.

N’est-ce pas qu’un vice ?

Non, même s’il s’agit bien là d’arrêter un cercle vicieux de regarder et donc d’avoir encore plus envie de voir ce type de scènes.

Quand une personne lambda les considère artificielles et violentes, d’autres, de plus en plus nombreuses, s’y sont habituées et les considèrent comme une part de la culture sexuelle environnante à intégrer à dose plus ou moins importante dans leur propre image et dans leur vie.

Et d’autres encore, les pornodépendants, voient certaines de leurs pulsions si fortement réactivées lors du visionnage de telles scènes qu’ils ne peuvent que très difficilement résister à la recherche de cet écho à leurs envies, plus fréquemment ou à plus forte dose (porno hard), avec un attrait aussi puissant que lorsqu’une drogue chimique influe sur les cellules d’un drogué.

La tentation est pour eux trop grande de plonger dans cet état, d’avoir leur dose, au risque de moins en moins mesuré de perdre leur temps, leur sommeil, leur santé, leur vie sociale, leur bien-aimée,… Et lorsqu’ils sont en manque, ces addicts deviennent irritables jusqu’à ce qu’ils parviennent à s’isoler pour assouvir leur envie. Ils sont clairement sous l’emprise d’une drogue…

Pourquoi n’arrête-il pas ?

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